Les lésions importantes, qu’il s’agisse d’une fracture, d’une luxation, ou d’une entorse grave, s’accompagnent d’un torticolis hyperalgique et figé.

● En cas de fracture du rachis cervical supérieur (odontoïde, pédicules de C2) ou inférieur (tassements corporéaux, fracture en tear drop, fracture-séparation des massifs articulaires, fractures des épineuses rarement isolées) la radiographie permet le diagnostic, malgré une interprétation parfois difficile en raison du torticolis.
Dans ces conditions, des clichés centrés et/ou un scanner sont souvent nécessaires pour affiner l’analyse radiologique et conduire à un traitement approprié.
Un suivi prolongé est nécessaire dans la crainte de la survenue d’un trouble de croissance secondaire à une atteinte de la plaque conjugale.

● Les luxations du rachis cervical inférieur sont elles aussi diagnostiquées à la radiographie. Les luxations pures sont très rares. Quant aux luxations rotatoires C1-C2, elles sont de diagnostic initial incertain, car tout torticolis donne à la radio odontoïde bouche-ouverte un aspect de pseudo luxation rotatoire. Aussi, si entre le 5ème et le 8ème jour, le torticolis persiste, un scanner confirmera ou non cette atteinte traumatique, et permettra une classification anatomopathologique plus fine. Le traitement comporte une réduction, par traction cervicale lourde au lit, suivie, lorsqu’ elle est obtenue, d’une immobilisation stricte, en minerve, de 45 jours. Si, à ce terme, la stabilité n’est pas obtenue, il est indispensable de réaliser une arthrodèse chirurgicale C1-C2.

● Enfin, les entorses graves échappent à la radiographie initiale. Leur dépistage est capital car l’instabilité qu’elles entrainent peut être responsable de lésions médullaires sévères. Aussi, il est indispensable d’assouplir le rachis : le traitement symptomatique initial comporte une immobilisation par collier cervical, associée à des antalgiques et AINS pour obtenir la sédation des douleurs et de la contracture musculaire. Des radios dynamiques, de profil, en hyperextension et en hyperflexion actives, réalisées au 8-10ème jour permettent de diagnostiquer, devant une instabilité vertébrale excessive, la gravité de l’entorse :

– Si l’entorse est grave, au niveau du rachis cervical supérieur, elle se traduit par une distance odontoïde arc antérieur de C1 supérieure à 5mm et d’autre part un angle entre les plateaux de C1 C2 anormalement ouvert ; au niveau du rachis cervical inférieur, elle associe une bascule et un glissement du corps vertébral antérieur associés à un bâillement postérieur des épineuses, ce qui est à distinguer de la « charnière préférentielle » C2-C3 qui simule un aspect de pseudo-entorse.

– Si cette dernière est confirmée, l’immobilisation par un corset-minerve pour 6 à 7 semaines, est indispensable. Si, au terme de cette période, l’instabilité persiste, un traitement chirurgical par arthrodèse vertébrale postérieure, limitée, doit être réalisé.