Près de 80 % d’entre nous avons souffert, souffrons ou souffrirons du dos à un moment ou à un autre de notre vie. Le mal de dos est même appelé « mal du siècle », tant il est difficile d’y échapper, et malheureusement parfois de s’en débarrasser.

Attention ! Les médecines douces reposent sur des constatations le plus souvent empiriques, non démontrées par des études scientifiques rigoureuses. De plus, la prise de certaines plantes ou compléments alimentaires, de façon ponctuelle ou au long cours, peut avoir des effets secondaires ou interagir avec des traitements conventionnels. Il est donc recommandé de parler à son médecin traitant avant toute utilisation de plantes, manipulations, compléments alimentaires et autres thérapies alternatives.

Anatomie du dos

La colonne vertébrale est constituée de 24 vertèbres (7 cervicales, 12 dorsales ou thoraciques, 5 lombaires), auxquelles s’ajoutent des vertèbres « soudées » que sont le sacrum et le coccyx. Entre les vertèbres mobiles, les disques intervertébraux (constitués d’un anneau de cartilage fibreux et d’un noyau gélatineux) permettent les mouvements de la colonne et jouent un rôle d’amortisseur.

Les vertèbres présentent un « trou » en leur centre. A l’intérieur de ce canal (canal rachidien), se trouve la moelle épinière. Elle se divise en différentes racines nerveuses, qui émergent à l’arrière de chaque vertèbre pour innerver une partie spécifique de notre corps.

Tout autour de notre colonne vertébrale, des ligaments et des muscles puissants viennent renforcer cette armature.

schéma colonne vertébrale

Le mal de dos d’origine ostéo-articulaire

L’usure des articulations

Dans nos mouvements quotidiens, les articulations vertébrales sont soumises à de fortes contraintes. C’est surtout le cas au niveau des vertèbres lombaires, situées en bas de la colonne et au carrefour de nombreuses forces (pression, poids, cisaillement, etc.). Ce sont tout particulièrement les articulations postérieures (arrières) qui sont le plus susceptibles de pâtir de nos mauvaises positions, du port de charges, etc. Les vertèbres cervicales sont soumises à des forces moindres, mais elles sont extrêmement mobiles. A ce niveau de la colonne, ce sont donc les mouvements répétés et inadaptés qui peuvent endommager sur le long terme les articulations.

Ces usures chroniques peuvent conduire à une destruction progressive des cartilages situés entre chaque articulation et créer de l’ arthrose (atteinte rhumatismale dégénérative), à l’origine de douleurs. L’arthrose est une cause fréquente de mal de dos, surtout après 40 ans. Les douleurs provoquées sont plutôt sourdes et chroniquesaccentuées la nuit et pendant les phases d’immobilité prolongée. Elles provoquent des raideurs dans les articulations, particulièrement remarquables le matin au réveil.

En favorisant la formation de petites excroissances osseuses (appelées « becs de perroquet« ), l’arthrose peut aussi être responsable de pincements nerveux. La douleur est alors aiguë, ressentie comme « une décharge ». A un stade avancé, l’arthrose peut également être responsable d’un rétrécissement du canal rachidien, également appelé sténose lombaire. La douleur n’est pas le symptôme principal de ce rétrécissement, qui va davantage se manifester par des troubles de la marche et des membres engourdis. Mais si une douleur apparaît, elle s’apparente souvent à une douleur de sciatique (arrière de la cuisse) ou de cruralgie (avant de la cuisse).

Les maladies qui touchent les articulations

Certaines maladies rhumatismales peuvent affecter la colonne vertébrale. C’est le cas de la spondylarthrite ankylosante, une maladie auto-immune qui se manifeste par des poussées d’arthrite et par une inflammation des tendons et des ligaments. Le bas de la colonne vertébrale et l’articulation sacro-iliaque sont les localisations préférentielles de cette maladie, qui touche plus fréquemment les adolescents et les jeunes adultes. Elle se caractérise par une douleur chronique au niveau du bas du dos et une raideur matinale du rachis, qui s’améliore avec le mouvement.

Autre maladie osseuse pouvant provoquer des douleurs au niveau du rachis : l’ ostéoporose. Cette affection, caractérisée par une diminution de la densité osseuse, peut toucher tout le squelette. L’atteinte vertébrale touche davantage les femmes que les hommes, particulièrement après la ménopause et la chute du taux d’œstrogènes. L’ostéoporose peut aussi être secondaire à la prise prolongée de corticoïdes, à des phases de malnutrition ( anorexie mentale par exemple) ou à la pratique sportive intense. Au niveau de la colonne vertébrale, l’ostéoporose reste souvent asymptomatique, les douleurs étant provoquées davantage par les fractures possibles au stade avancé de la maladie.

Les déformations de la colonne

Plusieurs atteintes peuvent engendrer des déformations de la colonne vertébrale et provoquer des douleurs.

C’est le cas du spondylolisthésis : cette affection correspond à un glissement de la 4e vertèbre lombaire sur la 5e, causé le plus souvent par un accident ou des traumatismes répétés. Ce déplacement reste souvent asymptomatique, mais il peut provoquer des douleurs, localisées dans le bas du dos et irradiant parfois vers les cuisses. Elles peuvent apparaître de jour comme de nuit et sont accentuées par le mouvement.

D’autres déviations de la colonne peuvent s’avérer douloureuses, la plus fréquente étant la scoliose. Cette déformation survient pendant la croissance, sans cause identifiable dans la majorité des cas. La colonne vertébrale, qui présente à l’état physiologique une courbure naturelle, peut alors se déformer dans plusieurs sens, le plus courant étant la déformation latérale (penché sur le côté). Si la scoliose devient douloureuse, ces douleurs sont de type rhumatismal. La cyphose est une forme particulière de scoliose. Cette atteinte correspond à une exagération de la courbure naturelle de la colonne au niveau des vertèbres dorsales, provoquant une impression de « dos courbé ». Les parties cervicales et lombaires adaptant leur propre courbure pour compenser cette malformation, de multiples douleurs peuvent apparaître à différents niveaux du rachis.

Les patients souffrant de spina bifida doivent également faire face à des douleurs dorsales chroniques. Cette affection est liée à un défaut de fermeture du tube neural pendant le développement embryonnaire, qui devient ensuite le canal rachidien contenant la moelle épinière. Tel diagnostic est généralement posé dès la naissance. Les spina bifida occulta (fermés) sont asymptomatiques. Dans le cas de spina bifida ouverts, il persiste une fistule à l’arrière du canal rachidien dans lequel des racines nerveuses peuvent se loger. Ces « tumeurs » appelées méningocèles ou myéloméningocèles engendrent des troubles sensitifs et moteurs. Elles sont généralement accompagnées de douleurs chroniques.

Le mal de dos d’origine névralgique

Les douleurs d’origine nerveuse correspondent à des « pincements » ou des « compressions ». Ces douleurs sont le signe d’un conflit au niveau d’une racine nerveuse ou d’un ligament très innervé (comme le ligament postérieur de la colonne vertébrale), provoqué par une hernie discale ou une excroissance arthrosique.

Une hernie discale correspond à la saillie d’une partie du noyau d’un disque intervertébral. Elle survient quand le disque est usé, fissuré ou suite à un choc important ou un mauvais mouvement brusque. La douleur est persistante, sous forme de « barre » horizontale de part et d’autre de la hernie. Quand la hernie est postérieure, elle peut se trouver au contact du nerf rachidien. C’est alors la décharge électrique par irritation et compression du nerf, et la douleur peut se propager tout au long de ce nerf. Selon l’étage vertébral de la racine nerveuse, il peut s’agir d’une  sciatique (nerf sciatique qui innerve la partie postérieure de la cuisse et de la jambe) ou d’une  cruralgie (nerf crural qui innerve la partie antérieure de la cuisse).

Les pincements nerveux au niveau d’articulations arthrosiques  sont décrit de la même manière : lors d’un mouvement, une douleur vive et foudroyante apparaît au niveau du conflit nerveux et peut irradier, comme dans le cas d’une hernie, vers la zone d’innervation concernée.

Le mal de dos d’origine musculaire

C’est le tristement célèbre lumbago ou « tour de rein ». Il survient brutalement au niveau des lombaires, après un faux mouvement, et est accompagné d’une sensation « de rupture », « de déchirement » ou « de claquage ». La douleur est subite, intense et paralysante. Souvent, il n’y a pas d’atteinte particulière au niveau des articulations ou des disques. On observe une inflammation très importante des muscles et des ligaments autour de la colonne. Les douleurs sont accentuées par la toux, les éternuements, la défécation. Elles sont soulagées en position allongée, ce qui pousse souvent les personnes souffrant d’un lumbago à rester immobiles. Il est pourtant recommandé de bouger autant que possible, le mouvement étant le meilleur traitement contre le lumbago.

Le mal de dos peut être aigu ou chronique, quand il persiste au-delà de 3 mois. Pour le soulager, il faut bien évidemment en connaître la cause exacte. Votre médecin procédera à un examen approfondi et à un interrogatoire complet avant de vous prescrire, éventuellement, des examens complémentaires pour confirmer son diagnostic. Il pourra alors vous proposer, si besoin, un traitement adapté. Les dorsalgies étant souvent associées des mauvaises postures, il vous faudra corriger vos habitudes au quotidien : adopter les bonnes positions dans la vie de tous les jours, faire de l’exercice adapté pour muscler le dos et les abdominaux, etc. Dans beaucoup de cas, ces mesures préventives sont suffisantes pour soulager un mal de dos passager, et pour éviter qu’il ne réapparaisse.

Détecter une scoliose le plus tôt possible est un enjeu essentiel dans la prise en charge de cette affection.  Le médecin traitant est particulièrement impliqué dans le traitement au long cours de la scoliose, toujours en coordination avec les autres spécialistes d’une équipe multidisciplinaire.

Qu’est-ce qu’une scoliose ?

La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale qui survient pendant la croissance. Cette déviation de la colonne correspond à une déformation des vertèbres les unes par rapport aux autres selon un axe vertical : c’est elle qui entraîne la gibbosité (bosse du thorax). Les scolioses dorsales droites (côté de la convexité) et lombaires gauches sont de loin les plus fréquentes.

Il faut distinguer deux affections totalement différentes :

  • La scoliose vraie ;
  • L’attitude scoliotique beaucoup plus fréquente et beaucoup moins grave.

Il est tout aussi grave d’étiqueter une véritable scoliose d’une « attitude scoliotique » qui va continuer d’évoluer alors qu’un traitement bien conduit l’en aurait empêché que d’appeler « scoliose » une banale attitude scoliotique et d’imposer des traitements fastidieux inutiles. Voilà il est essentiel de pouvoir la distinguer de l’autre.

Différencier une scoliose d’une attitude scoliotique

La scoliose est définie non pas comme une courbure pathologique de la colonne vertébrale dans le plan frontal, mais bien comme une déformation dans les trois plans de l’espace. La rotation vertébrale (torsion) dans le plan horizontal est l’anomalie fondamentale. En effet, la vertèbre scoliotique se déforme progressivement. Ces déformations sont définitives et participent à l’aggravation progressive de la scoliose. Le phénomène est ensuite auto-entretenu.

L’attitude scoliotique, c’est l’ enfant qui « se tient mal ». La courbure disparaît en équilibrant le bassin, il y a une raideur ou une rétraction d’une hanche. Il faut savoir qu’une attitude scoliotique ne devient jamais une scoliose.  Une kinésithérapie de musculationla correction de la mauvaise attitude assise à l’aide d’un lutrin sont des éléments importants de la thérapeutique.

Causes

Il y a des scolioses d’origine :

  • Paralytique (poliomyélite etc…) ;
  • Neurologiques ( infirmité motrice cérébrale, maladie de Werdnig-Hoffman, maladie de Recklinghausen etc.) ;
  • Malformatives ;
  • Tumorales (scolioses douloureuses).

Mais la scoliose la plus fréquente est la scoliose « idiopathique », c’est-à-dire sans cause reconnue qui représente plus de 70% des cas et qui apparaît chez un enfant en pleine santé, sans aucun antécédent pathologique. Quelle que soit sa cause, la scoliose fait appel aux mêmes mesures thérapeutiques.

Bien qu’un facteur héréditaire paraisse certain, beaucoup d’autres hypothèses ont été avancées mettant en cause des facteurs neurologiques, musculo-ligamentaires, mécaniques ou biochimiques. La cause réelle reste inconnue, mais il semble qu’il y ait une rupture de l’équilibre rachidien au niveau du système nerveux central.

On sait que la scoliose idiopathique se constitue avant l’âge de 6 ans, et même probablement lors de la première année. Lorsqu’on examine par exemple des radiographies pulmonaires de nourrissons devenus ensuite scoliotiques beaucoup plus tard, on se rend compte parfois qu’il était possible de prévoir cette évolution sur les clichés.

Lombalgie commune : consulter dès les premières douleurs

Dès les premiers jours de douleur et jusqu’à 4 à 6 semaines, on parle de lombalgie commune ou lombalgie aiguë. Face à cette douleur, l’erreur est souvent de se mettre au repos. Au contraire, mieux vaut rester actif et traiter la douleur. Il est donc préconisé de consulter son médecin généraliste en première intention. Il va alors vérifier que les symptômes de la lombalgie commune sont bien présents, il élimine dans le même temps les autres causes de douleur et rechercher des signes pouvant faire basculer ce mal de dos dans la chronicité. L’objectif premier étant de soulager la douleur à l’aide d’analgésiques ou d’anti-inflammatoires, de préconiser le maintien de l’activité physique et de conseiller le patient sur les bonnes postures à adopter.

Dans 90% des cas, le mal de dos s’arrête en moins de 4 à 6 semaines.

Lombalgie subaiguë : le recours à la kinésithérapie active

On parle de lombalgie subaiguë quand le mal de dos s’étend de 4 à 6 semaines, et jusqu’à 12 semaines. Dans ce cas, le médecin généraliste pourra prescrire des séances de kinésithérapie active, qui permettront au patient de rester actif. Le kinésithérapeute pourra également expliquer  les bonnes attitudes à adopter et les postures à éviter, notamment au travail afin de réduire les douleurs et d’éviter les récidives.

La visite chez le kinésithérapeute peut être très utile à plus d’un titre :

  • Pour les massages, certainement délassants, mais dont l’efficacité n’a jamais été évaluée ;
  • Pour faire des exercices destinés à renforcer les muscles para vertébraux, mais aussi de l’abdomen ou des cuisses pour éviter de bouger la colonne vertébrale lors de chaque mouvement.

Ces exercices n’ont d’intérêt que chez les personnes très motivées, qui seront capables de les réaliser ensuite quotidiennement.

Lombalgie chronique : une prise en charge spécifique

Si les douleurs lombaires persistent plus de 3 mois, on parle de lombalgie chronique. Dans ce cas, des examens d’imagerie médicale peuvent être prescrits afin d’affiner le diagnostic. Les patients sont souvent dirigés vers un centre d’expert pluridisciplinaire. L’avis d’un rhumatologue peut également être demandé.

Les centres proposent des programmes de réadaptation à l’effort, associant un traitement de la douleur, des exercices, des séances d’éducation et de conseils et une prise en charge psychologique. Ces programmes s’adressent à des personnes souffrant de douleurs chroniques invalidantes. Ils ont pour objectif une réinsertion sociale et professionnelle et constituent sans doute la  meilleure prise en charge pour les douleurs rebelles. Il peut être conseillé, enfin, de suivre des thérapies comportementales, non pas pour supprimer la douleur, mais pour la diminuer et apprendre à mieux la gérer.

Les spécialistes du mal de dos

Le kinésithérapeute

Le masseur-kinésithérapeute réalise des actes manuels ou à l’aide de matériels ou appareils (actes d’électro-physiothérapie) et des actes de massage.

L’ostéopathe

L’ostéopathe soulage les douleurs lombaires par des manipulations osseuses ou musculaires.

Le chiropracteur

Ce spécialiste de la colonne vertébrale pratique des manipulation exclusivement au niveau du dos. Il corrige également la posture grâce à des pressions et des ajustements.

Le rhumatologue

Ce spécialiste est consulté en cas de lombalgie chronique ou récidivante. Il pourra prescrire des examens poussés afin de connaître l’origine du mal de dos. Il peut notamment prescrire un bilan posturale. C’est lui aussi qui décide d’une chirurgie dorsale.

Les centres de prise en charge pluridisciplinaire

Ces centres offrent de nombreuses spécialités médicales : rhumatologie, neurologie, orthopédie, radiologie, douleur, rééducation, psychothérapie… La prise en charge est donc globale. Les patients qui souffrent de lombalgie chronique sont envoyés vers ces centres.

L’acupuncteur

L’acupuncteur permet de régulariser la bonne circulation de l’énergie vitale en piquant différents points précis situés le long des méridiens à l’aide de fines aiguilles. L’acupuncture soulage les douleurs dorsales grâce à des aiguilles piquées sur certains points précis, notamment le long de la colonne vertébrale.

La thalasso

En cas de douleur dorsale, une thalasso peut aider le patient à soulager ses maux. Plusieurs types de soin peuvent être proposés : massages, activités posturales, stretching, enveloppement, hydrojet…

Les conseils de notre partenaire ThermaCare :

Connaissez-vous la thermothérapie ? Cette méthode naturelle (sans actifs médicamenteux) peut vous aider à soulager la douleur. Elle consiste à appliquer du chaud ou du froid sur une zone de tension en cas de douleur musculo-squelettique ou articulaire. La chaleur vient décontracter les musclesfavoriser la circulation sanguine et ralentir la transmission de la douleur au cerveau. C’est à ces fins que l’on conseille de prendre un bon bain chaud après l’effort par exemple. Le froid est quant à lui apprécié pour son effet antalgique en cas d’hématomes ou d’élongation par exemple et peut éviter la formation d’un œdème. Pour une action ciblée, il existe des patchs auto-chauffants de la marque ThermaCare qui soulagent spécifiquement la zone douloureuse. Vendus en pharmacie et parapharmacie, ces patchs se déclinent en trois formats ergonomiques : un format spécialement conçu pour le bas du dos, l’autre pour la nuque et les épaules et un format multi-zones (en forme de croix) pour les douleurs musculaires localisées. Ce dernier peut s’appliquer au milieu du dos, au mollet ou à la cheville.

Une fois appliqué sur la peau, le patch ThermaCare diffuse de la chaleur constante pendant 8 heures grâce à la présence d’alvéoles brevetées contenant des agents thermoactifs réagissant au contact de l’air. Le patch ThermaCare procure une sensation de soulagement de la douleur pendant 16 heures*. La chaleur thérapeutique agit en profondeur (jusqu’à 2cm**) sur les tissus musculaires et décontracte les muscles.

Diagnostic d’une scoliose

Souvent, la scoliose est dépistée lors des contrôles médicaux par le médecin scolaire, le médecin de famille ou le pédiatre.  C’est parfois l’asymétrie du triangle formé par la taille et le bras de l’enfant qui intrigue les parents, ou l’impression qu’il a une grosse hancheune épaule plus hauteun omoplate qui pointe ou bien une jambe plus courte.

Le  diagnostic de la scoliose passe d’abord par l’examen cliniquePour ce faire, le médecin observe le patient debout de dos en suivant la ligne des épineuses de l’occiput au sillon fessier. Un fil à plomb tendu à partir de la 7° vertèbre cervicale (la plus saillante) permet de repérer l’équilibre global du rachis par rapport au sillon fessier et de mesurer la « flèche » de chaque courbure. On demande ensuite à l’enfant de se pencher en avantles mains jointes entre les jambes. En cas de scoliose, on voit se former une gibbosité (bosse) qui permet d’affirmer l’existence d’une lésion structurale.

L’examen radiographique du dos en position couchée permet de bien séparer la scoliose de l’attitude scoliotique :

  • En cas de scoliose, les courbures persistent ou s’atténuent très légèrement ;
  • En cas d’attitude scoliotique, les courbures disparaissent.

En outre, en cas de scoliose, la radiographie permet de mesurer son indice (on repère le plateau supérieur de la vertèbre neutre supérieure et le plateau inférieur de la vertèbre limite inférieure : leur convergence délimite l’angle de la scoliose ou angle de Cobb), et de mesurer la rotation vertébraleLa torsion persiste sur la radiographie de l’enfant couché sur le dos en cas de scoliose.

L’examen radiologique permet aussi de juger l’âge osseux par le score de Risser. L’âge osseux ainsi déterminé sera un élément fondamental pour le pronostic et la décision thérapeutique.

Complications

La déformation est inesthétique et a d’importantes répercussions psychologiques, mais c’est surtout le retentissement fonctionnel qu’il convient de prévenir : la diminution de la capacité respiratoire avec insuffisance respiratoire et répercussion cardiaque (surtout pour des scolioses dorsales supérieures à 80°-100°) ainsi que les douleurs rhumatismales.

Évolution d’une scoliose

L’histoire naturelle de la scoliose a fait l’objet de nombreuses études. Les études rétrospectives menées sur des centaines d’enfants scoliotiques suivis pendant des années permettent de distinguer 3 périodes :

  • Une période de non aggravation : le processus scoliotique est en sommeil, la scoliose dort ;
  • Une période d’aggravation principale (P.A.P.) ;
  • Une période d’aggravation secondaire.

La période d’aggravation principale se voit avant 2 ans (P.A.P. immédiate) puis entre 6 ans et la puberté (P.A.P. différée). Il y a une trentaine d’années, 80% des scolioses étaient découvertes avec des angles supérieurs à 30°. Actuellement, grâce au dépistage systématique mené par les médecins, il s’agit de 95%. 

On peut estimer chez l’enfant de 6 ans à la puberté (stade P3-P4) :

  • Qu’une scoliose inférieure à 20° a 80% de chances de ne pas s’aggraver ;
  • Qu’entre 20 et 30°, 55% des cas resteront entre 10 et 55° ;
  • Qu’en cas de scoliose supérieure à 30°, la situation est très grave et évoluera vers des angles très importants.

Il faut donc tout faire pour empêcher la scoliose d’atteindre 30°. Tout le problème actuel est de dépister et de prévoir l’évolution d’une petite scoliose afin de décider du traitement qui empêchera cette évolution naturelle.

La scoliose du nourrisson

La  scoliose du nourrisson est particulière. Elle est découverte avant 1 an, en général chez le garçon, et guérit spontanément dans 90% des cas avant l’âge de 2 ans. La déformation est souvent dorsale gauche. Une hypotonie et un  torticolis sont parfois associés.

Cette scoliose serait due à une malposition intra-utérine : le bébé serait moulé par la cavité utérine (« moulded baby »). La scoliose se redresse lorsque l’enfant a acquis une force musculaire qui lui permet de s’asseoir. Il faut la différencier des rares scolioses infantiles, graves et évolutives, qui nécessitent un traitement orthopédique par coquille plâtrée ou appareillage de nuit, associé à la rééducation. Il existe des signes radiologiques qui permettent de faire la différence : la surveillance clinique et radiologique est nécessaire au bout de 1 puis 3 mois pour s’assurer que l’évolution se produit bien comme on le prévoyait.

Traitement de la scoliose

Le traitement des scolioses a pour but de maintenir la courbure au dessous de 30°, quel que soit l’âge de l’enfant. Il fait appel :

  • À la kinésithérapie en cas de courbure faible ;
  • Au traitement orthopédique (plâtre et corset) ;
  • Au traitement chirurgical.

La kinésithérapie

La kinésithérapie joue très peu sur l’évolutivité de la scoliose : elle ne peut empêcher l’aggravation progressive. Par contre, elle est très utile pour les problèmes respiratoires ou en association avec les appareillages. Son but est le maintien d’une musculature tonique et d’une souplesse rachidienne.

Le traitement orthopédique

Le traitement orthopédique maintient le tronc dans un corset et canalise la colonne vertébrale scoliotique – l’empêchant d’aggraver sa déformation au cours de la croissance. Le corset n’efface pas la scoliose mais empêche son aggravation. Les parents doivent en être prévenus au début du traitement afin d’éviter toute désillusion lorsque la radio finale est superposable à la radio initiale malgré un corset régulièrement porté pendant des années… Il faut comprendre qu’en l’absence de traitementla situation se serait gravement dégradée.

  • La traction vertébrale de nuit mise au point par Cotrel pourrait lutter contre les rétractions musculaires et tendineuses et l’asymétrie de la mobilité costale ;
  • Les plâtres sont nécessaires pour redresser l’angle de la scoliose, réduire la rotation des vertèbres et modeler la gibbosité. Ils sont en général portés pendant 1 à 6 mois selon la gravité des cas puis relayés par un corset en plexidur renouvelé chaque année (parfois après la réalisation d’un nouveau plâtre d’extension) ;
  • La coquille plâtrée a pour but de modeler les courbures du jeune enfant. Elle est portée la nuit ;
  • Les plâtres correcteurs permettent, grâce à une traction exercée dans l’axe du rachis et des bandes latérales, de corriger courbure et gibbosité. Ils sont capables, à eux seuls, d’interrompre l’évolution scoliotique. Toutefois, ils peuvent être générateurs de déformations thoraciques et parfois d’escarres. C’est pourquoi ils doivent être relayés par un corset amovible en cuir aéré ou en plexidur, à armature métallique ;
  • Le corset de Milwaukee a été créé par Blount et Schmitt en 1945. Il est facilement réalisable. C’est un corset actif d’autocorrection permanente qui doit être porté en permanence jour et nuit. Il est peu contraignant sur le plan thoracique. Il modifie l’évolution, l’histoire naturelle de la scoliose dans 50% des cas ;
  • Le corset Lyonnais a été mis au point par Stagnara en 1949. Appliqué sur un enfant porteur d’une scoliose de moins de 30°, il obtient 50% de correction. Il y a 98% de bons résultats. Mis en place après un plâtre, il maintient la même correction. Cet appareil est discret mais contraignant et certains enfants doivent le porter 10 ou 12 ans ! ;
  • L’orthèse trois points de Michel et Allègre est un « corset court » très peu encombrant utilisé sur les scolioses lombaires.

La chirurgie de la scoliose

C’est le seul moyen de maintenir définitivement une courbure au maximum de sa correctibilité, mais au prix d’un enraidissement de la colonne scoliotique. Le traitement chirurgical est en général réservé aux scolioses importantes de 50°, voire de 60°. Il s’agit d’une chirurgie majeure et complexe. Il en existe plusieurs techniques mais globalement, l’opération consiste à corriger les déformations du rachis à l’aide de tiges en métal (tiges de Harrington) fixées aux vertèbres. L’opération est complétée par une greffe entre les vertèbres afin de supprimer tout mouvement entre les vertèbres instrumentées avec les tiges en métal.

L’inconvénient majeur de la chirurgie est le blocage de la croissance rachidienne. Il faut donc la réaliser à un âge optimum avec une taille suffisante, autour de 12 ans d’âge osseux. Suite à l’intervention, un déséquilibre du tronc risque de persister quelque temps. Un nouvel équilibre va s’établir progressivement.

Vivre avec une scoliose

En cas de port d’un corset, il est préférable de s’y habituer progressivement. Le patient porte le corset 6 heures sur 24 au début, puis, progressivement jusqu’à 22 heures sur 24. Il est recommandé de porter un maillot de corps sous le corset pour éviter l’apparition de lésions. Il faut vérifier qu’il n’y a ni douleur, plaie ou rougeur lorsqu’on retire le corset. Avoir une bonne hygiène de vie est également essentielle ainsi que de rester actif même avec le port d’un corset.