I. Classification des troubles fonctionnels

1. DORSALGIE AIGUË PAR EXCÈS DE NOCICEPTION

  • EVA > 5/10
    • enraidissement musculaire (EM) réflexe diffusé (mixte ou seulement superficiel en cas d’inhibition de la couche profonde)
    • excès liquidien éventuel en cas de hernie discale (rarissime), sans contexte traumatique, ni AEG, ni douleur projetée
  • EVA ≤ 5/10
    • EM réflexe de la couche profonde
    • absence d’excès liquidien (ou si présent, de faible volume)
    • pas de contexte traumatique, ni AEG, ni douleur projetée

2. DORSALGIE CHRONIQUE D’INTENSITÉ FAIBLE À MODÉRÉE

  • Intégration probable de la douleur aux centres nerveux supérieurs
  • EM des couches profondes et superficielles ou seulement des autochtones superficiels
  • Absence d’AEG

3. DORSALGIE RÉCURRENTE

  • Au moins 2 épisodes aigus dans l’année
  • Proportion variable entre nociception et phénomènes d’intégration de la douleur
  • Proportion variable entre EM réflexe et EM intégré des couches profonde et/ou superficielle

4. DORSALGIE AVEC DOULEURS PROJETÉES

  • Douleurs projetées référées au rachis dorsal moyen (région inter-scapulaire) :
    • d’origine cervicale inférieure (C5 à C8)
    • avec ou sans EM réflexe des muscles à insertion scapulaire (rhomboïde, angulaire, trapèze, coiffe des rotateurs)
  • Douleurs projetées rapportées :
    • intercostales
    • costo-vertébrales et/ou costo-transversaires
    • reproduites à l’inspiration et/ou à l’expiration

5. SCAPULALGIE AIGUË PAR EXCÈS DE NOCICEPTION

  • EVA > à 5/10
    • EM réflexe diffusé
    • excès liquidien dans l’espace sous-acromial
    • source nociceptive aponévrotique = bursite et / ou tendinite de la coiffe
  • EVA < 5/10
    • EM réflexe de la coiffe des rotateurs
    • sans excès liquidien
    • source nociceptive = muscle de la coiffe des rotateurs

6. SCAPULALGIE D’INTENSITÉ FAIBLE À MODÉRÉE

  • EM intégré de la coiffe et / ou des muscles mobilisateurs superficiels (deltoïde, trapèze, biceps et triceps)

7. DOULEUR RÉFÉRÉE D’ORIGINE CERVICALE À LA RÉGION SCAPULO-HUMÉRALE

  • Distribution métamérique
  • EM réflexe possible dans le myotome correspondant

8. SYNDROME DU DÉFILÉ CERVICO-THORACO-BRACHIAL

  • Sans signe neurologique déficitaire ou vasculaire permanent
  • EM des scalènes
  • Douleur augmentée à l’inspiration ou à la mise en tension des scalènes

II. Recommandations de bonne pratique

1. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

a. Bilan radiologique

  • Prescrit au bout de 4 semaines de traitement bien conduit mais sans résultat que ce soit pour une dorsalgie simple ou une dorso-scapulalgie
  • Délai à raccourcir en présence de signes d’alerte ou si les modalités thérapeutiques l’imposent

b. Scanner et IRM

  • Indiqué si aggravation clinique ou suspicion de DR
  • Prescrits seulement après bilan radiologique initial (sauf si situation d’urgence)

c. Examens biologiques

  • Si suspicion de DR
  • Pas de nouveaux examens dans l’année qui suit la réalisation des premiers
    • sauf si aggravation des symptômes
    • ou pour s’assurer de l’absence de contre-indication à une thérapie nouvelle (ex. manipulations vertébrales)

2. RECOMMANDATIONS PAR SYNDROME

a. Syndromes traumatiques

  • Radiographies du rachis dorsal et / ou du thorax
  • Radiographies et / ou IRM de l’épaule

b. Syndromes inflammatoires et infectieux

  • Imagerie, numération formule sanguine, vitesse de sédimentation, CRP, HLA B27
  • Bacille de Koch
  • Échographie abdominale (IRM)
  • Ponction biopsie (si suspicion de tuberculose osseuse)

c. Syndromes dégénératifs

  • Radiographies du rachis dorsal à la recherche d’une fracture-tassement
  • Ostéodensitométrie

d. Syndromes métaboliques

  • Examen clinique médical, électrocardiogramme
  • Radiographie du thorax

e. Syndromes tumoraux

  • Vitesse de sédimentation
  • Electrophorèse des protéines sanguines

f. Syndromes dysmorphiques et posturaux

  • Clichés rachis entier face et / ou profil

g. Syndromes neurologiques et / ou vasculaires

  • EMG
  • Echo-doppler

III. Conseils et orientations thérapeutiques possibles

1. DOULEURS

a. Douleur nociceptive locale (dorsalgie, scapulalgie, costalgie)

  • Médecin
  • antalgiques dont le pallier dépend de l’intensité
  • éventuellement AINS

b. Douleur neurogène sur syndrome radiculaire (névralgie costale) ou canalaire

  • Médecin
  • antalgiques pallier 2/3 et AINS

c. Douleurs chroniques

  • Médecin
  • antalgiques
  • antiépileptiques (en cas de sensibilisation neurocentrale)
  • Kinésithérapeute
  • physiothérapie antalgique
  • Psychothérapeute, sophrologue
  • hypnothérapie (ericksonienne de préférence)
  • techniques de relaxation

2. ENRAIDISSEMENT MUSCULAIRE

a. Réflexe

  • Médecin
  • Myorelaxants

b. Intégré

  • Médecin
    • Myorelaxants
    • Anxiolytiques
  • Kinésithérapeute
    • Physiothérapie décontracturante

3. EXCÈS LIQUIDIENS

a. Bursite sous-acromiale ou entorse acromio-claviculaire

  • Médecin
    • AINS
    • infiltration de corticoïdes si besoin

b. Œdème ou hématome péri-articulaire

  • Médecin
    • AINS
  • Kinésithérapeute
    • Drainage éventuel