.

  1. Modèle anatomo-fonctionnel
    1. Morphologie

 

Modélisation de la face ou viscérocrâne :

  • Deux pinces qui la stabilisent par rapport au neurocrâne :
    • Etau fronto-mandibulaire

  • Pince bi-zygomatique

  • Pneumatisation de la face (sinus, fosses nasales,canal lacrymal) avec des poutres d’os denses entre les cavités par lesquelles transitent les contraintes générées par les activités manducatrices.

  • Certaines cavités sont vides (sinus, fosses nasales) et d’autres pleines (orbites, bouche)
  • Les fosses nasales et les sinus sont centrées sur le cavum ou nasopharynx

  • Toit du nasopharynx est constitué par la partie postérieure de l’os sphénoïde et la partie basilaire de l’os occipital

  • Les sinus comprennent une paire de sinus maxillaires (les plus gros – apparaissent vers 2 ans), une paire de sinus frontaux (5-10 ans), le sinus sphénoïdal (10-15 ans)  et les cellules ethmoïdales présentes dès la naissance.
  • Chaque cavité nasale est séparée en 3 grandes régions :
    • Le vestibule nasal, en dedans de la narine et en avant de la valve nasale, recouvert de peau et de poils.
    • La région respiratoire entre la valve nasale et la choane, sous le cornet supérieur, est recouverte d’un épithélium composé de cellules ciliées et de cellules glandulaires sécrétrices de mucus.
    • La région olfactive, partie haute de la fosse nasale, recouverte d’un épithélium sensoriel

  • Les fosses nasales sont séparées par le septum nasal, composé d’une partie osseuse postérieure ( lame perpendiculaire de l’ethmoïde et vomer) et d’une partie cartilagineuse antérieure (cartilage septal du nez). Il est recouvert par la muqueuse des fosses nasales, olfactive seulement dans sa partie supérieure.Dans sa partie antéro-inférieure se trouve la zone de Kiesselbach (plexus artériel)

  • Zoom sur les cornets : 3 paires de lames osseuses enroulées, formées par 2 os : l’ethmoïde et le cornet nasal inférieur. Le cornet inf est aussi long qu’un index, le cornet moyen fait la taille de l’auriculaire et le cornet supérieur est très petit. Ils sont recouverts d’une épaisse couche de tissu très vascularisée, érectile et glandulaire (lymphatique)
  • Les fosses nasales communiquent avec les sinus et les canaux lacrymaux via des conduits qui débouchent tous dans le rhinopharynx (ou cavum).
  • L’ensemble des sinus antérieurs se draine par le méat sous le cornet moyen.
  • La forme des sinus, des cornets et des fosses nasales en général, peut varier individuellement

  • Les cavités oro-faciales sont superposées avec les caissons thoraciques et abdomino-pelviens. Elles communiquent avec :
    • Le caisson thoracique via la trachée qui fait suite au larynx
    • Le caisson abdominal via l’oesophage qui fait suite au laryngopharynx (niveau C4 à C6)
  1. Actions mécaniques

 

  • Les cornets offrent une résistance au passage de l’air inspiré et le dirigent vers la muqueuse olfactive en haut. Ils jouent un rôle majeur dans la respiration en réchauffant, humidifiant et nettoyant l’air inspiré. Leur résection aboutit au syndrome du “nez vide”
  • La muqueuse ciliée tapissant les fosses nasales (donc les cornets) et les sinus produit du mucus qui emprisonne les poussières et les germes inspirés. Les cils repoussent le mucus vers le pharynx où il sera dégluti
  • La muqueuse gonfle en fonction des conditions climatiques et des besoins en oxygène de l’individu. En gonflant, elle offre une plus grande surface pour traiter l’air inspiré. On constate chez 80% de la population, un cycle nasal où la muqueuse gonfle alternativement à droite puis à gauche toutes les 1h à 5h environ. Ainsi, une fosse nasale est “bouchée” tandis que l’autre est dégagée, ce qui améliorerait les capacités olfactives. Ceci expliquerait également en partie les besoins de changer de côté pendant le sommeil

source image : https://www.researchgate.net/publication/301272162_AirwayCentricR_Dental_Education

  • La langue, constituée de 17 muscles, exerce des forces répétées plusieurs milliers de fois par jour sur le palais, notamment lors de la déglutition et favorise ainsi la croissance osseuse de la face chez l’enfant. Elle peut également, en cas de déglutition dysfonctionnelle, exercer des pressions sur les arcades dentaires et pousser les dents vers l’avant, favorisant ainsi des troubles de l’occlusion

  • La posture linguale et l’activité musculaire péri-hyoïdienne influencent la qualité des flux aériens au sein des cavités oro-faciales
  • La compliance pharyngienne permet de diriger les flux aériques et liquidiens en fonction de la tâche à accomplir (respiration, phonation, déglutition). Elle dépend des actions mécaniques des muscles :
    • Constricteurs du pharynx
    • Péri-hyoïdiens
    • Linguaux
    • Épaxiaux cervicaux (raideur de la colonne cervicale)
    • Ptérygoïdiens, masséters et temporaux (positionnement mandibulaire)

  • La raideur active est principalement assurée par deux valves :
    • Une valve profonde : le larynx (muscles reliant les cartilages hyoïde, thyroïde, cricoïde, aryténoïde)
    • Une valve superficielle : les constricteurs du pharynx (qui enserrent également la partie supérieure de l’œsophage), assistés des muscles péri-hyoïdiens
  • Lors de la déglutition , les muscles constricteurs du pharynx le rétrécissent pour aider à la progression du bol alimentaire vers l’œsophage tandis que les muscles supra-hyoïdiens élèvent l’os hyoïde et élargissent ce dernier. La contraction du larynx ferme la glotte pour empêcher les aliments ou les liquides de passer dans les voies aériennes inférieures pendant la déglutition
  • Le transit des flux aériques et liquidien des cavités oro-faciales vers les caissons thoracique et abdominaux dépend également des pressions intra-thoracique et intra-abdominale ainsi que du bon fonctionnement des sphincters oesophagiens et gastrique

 

  1. Comportement mécanique sous la contrainte

 

  • Les contraintes mécaniques subies par la face dépendent :
    • Des forces générées par les activités manducatoires (mastication, déglutition) et celles générées par les muscles cervicaux (étau fronto-mandibulaire)
    • De la croissance crânienne durant l’enfance
    • Des flux liquidiens et aériens transitant par les COF lors de la respiration, de la phonation et de la déglutition
  • Les os temporaux, via la compliance des sutures qui les unissent notamment au sphénoïde et à l’occipital, tamponneraient les forces générées, d’une part par les activités manducatrices, phonatoires et respiratoires; et d’autre part, par le port de tête en situation statique et dynamique
  • Rappelons que les sutures membraneuses participent à l’amortissement des contraintes mécaniques subies par la sphère crânienne. Elles présentent une croissance mécano-dépendante, sont richement vascularisées et contiennent des propriocepteurs
  • En cas d’inflammation de la muqueuse des fosses nasales, celle-ci gonfle exagérément et vient obstruer l’orifice des sinus provoquant dépression et sécrétion de liquide à l’intérieur de ceux-ci. Il en résulte des douleurs et un terrain propice aux infections bactériennes
  • La raideur passive des différents conduits fibro-cartilagineux détermine leurs compliances, c’est-à-dire leur adaptation au passage des flux aériques, liquidiens et du bol alimentaire

 

  1. Informations et régulations
  • Sensitive (fosses nasales et sinus) : nerf trijumeau
  • Motrice
    • Muscles constricteurs du pharynx : nerf vague, nerf laryngé et nerf glosso-pharyngiens
    • Muscles supra-hyoïdiens : nerf hypoglosse et facial
    • Larynx : nerf vague
    • Muscles ptérygoïdiens, temporaux et masséters : nerf trijumeau (V3)
    • Muscles cervicaux : branches postérieures cervicales